15 novembre 2015

Touche pas à mon Paris !

Cette petite carte pour te dire, 



Aujourd'hui, j'ai du mal à prendre ma plume et à trouver les mots juste pour décrire l'effroi, la tristesse et l'incompréhension que l'éprouve face aux évènements qui ont touchés ma ville, mon si beau Paris, ce vendredi 13 novembre 2015.
C'est important pour moi, jeune de France, de pouvoir légitimer mes sentiments si douloureux. J'ai passé les deux derniers jours à rafraîchir les nouvelles frénétiquement, en espérant que peut-être je me réveillerais de cet affreux cauchemar. 
Mais malgré tout, je suis fière aujourd'hui d'être française et d'être solidaire de tous les autres qui se tiennent à côté de moi. Je suis fière de faire parti d'une génération qui va se lever, qui va se tenir ensemble, qui va résister et se battre pour faire entendre sa voix. Aujourd'hui il est important de se sentir solidaire et de savoir qu'on est pas seul face à ce carnage. Je voudrais évidemment apporter mon soutient, mes pensées et mes condoléances aux familles des victimes. 
Je lance un appel à être la résistance de demain ! Ne nous laissons pas abattre. Ne te laisse pas abattre. Tu n'es pas seul, je suis avec toi. 


Je vous laisse avec cette lettre à Paris, de Marc Chagall. 
Paris
Chacun dans son coin, nous nous sommes dirigés vers Paris, non pas pour avoir une carrière, car à ce moment-là il y avait peu de chance que nous y parvenions, mais afin de pouvoir nous exprimer librement et totalement et par dessus tout, pour trouver des outils artistiques afin d’extérioriser nos sentiments.
Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer mais au fil des deux siècles précédents, Paris a été le seul endroit où l’on pouvait véritablement évaluer les vertus et les faiblesses d’une image.
J’ai quitté ma terre natale en 1910. A cette époque, j’ai décidé que j’avais besoin de Paris
J’y suis allé car je cherchais sa lumière, sa liberté, sa culture et l’opportunité d’y perfectionner mon art. Paris a illuminé mon monde de ténèbres comme le soleil lui-même l’aurait fait.
J’ai passé mes jours à vagabonder Place de la Concorde ou près des jardins du Luxembourg.
J’ai contemplé Danton et Watteau, j’ai arraché quelques feuilles.
Oh, si seulement je pouvais parvenir, chevauchant l’une des gargouilles de Notre-Dame comme s’il s’agissait d’un cheval, à tracer un chemin à travers cieux à la force de mes bras et mes jambes.
Te voilà, Paris. Tu es mon second Vitebsk.
Marc Chagall



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